8 juin (J9) : protège-passeport, Jon & l'Amé-ri-qu-euh
Localisation : Malolotja nature reserve, Swaziland
Un petit réveil à 7h pour boucler cette épopée 4*4. Nous buvons le dernier café-4-4 du voyage, faisons une dernière vaisselle, replions une dernière fois les tentes... Dich fait une photo-souvenir, on sent déjà le coeur gros qui nous prend, à moins que ce soit autre chose.. C'est parti, bye bye le Swaziland. Il est 8h.
Nous nous arrêtons chez un local swazi dépenser nos derniers billets swazis et achetons des bières. Le local parle lentement (quelle surprise !!), son commerce ressemble au garage de sa maison, il est... juste, tranquille !! Nous repartons.
1h de route plus tard, nous voici au poste frontière pour repasser en Afrique du Sud. Tout se passe à merveille, même pour Biton le bilingue, les tampons volent et badigeonnent, lorsque soudain, un Dich apeuré nous interpelle à son guichet, par de grands gestes de la main du genre "hey j'vous avais pas dit que Montpellier allait la gagner l'Europa League, hein ?".
Non, il ne veut pas dire ça. En fait, on ne saura jamais ce qu'il voulait dire, et il ne saura jamais ce que la douanière voulait dire. Toujours est-il que celle-ci lui a recouvert (je vous jure que c'est vrai !!) son passeport d'une protection en plastique, vous savez comme les protège-cahiers qu'on avait quand on était pitis, qu'on était bons élèves et qu'en fait c'étaient nos parents qui nous les couvraient nos bouquins.
Ben là pareil.
20R ( = 2 euros) de bonheur.
Nous nous esclaffons.
Litote.
Nous reprenons le 4-4. Il faut le rendre avant 16h chez KeaCampers, à Johannesburg, c'est vraiment jouable, il doit rester 400km et que de l'autoroute. Radio2000 à fond (LA radio locale), nous sommes de bonne humeur (sauf Dich, une sombre histoire de protège-passeport, enfin je vous expliquerai. comment ça c'est déjà fait ? Ah bon bah ok alors..). Vers midi, nous nous arrêtons dans une ville de taille Plougastellène. Objectif : manger. A la recherche d'un KFC, nous nous arrêtons finalement dans un Wimpy, à l'enseigne aguicheuse. Nous ne savons absolument pas où nous venons de mettre les pieds, ce sera un choix crucial pour la suite de notre séjour.
Un wimpy, c'est un Mc"biiiiiiip" en mieux.
On est servis à table.
Les serveurs et serveuses sont adorables. "everything is fine ?".
Les sandwichs sont excellents et variés. Amha meilleurs que le McBiiiiip.
C'est pas cher.
... Nous sommes conquis. Mais c'est insuffisant pour réussir notre journée, retour dans le 4-4, Fred prend le volant et la direction de Jo'Burg. Et là, drame : des travaux. Partout. La route, censée être nationale, est coupée tous les 2kms. On avance à même pas 60 à l'heure ! Nous choisissons finalement le chemin de traverse. Plus long mais pleine vitesse. Et ça passe !! Radio2000 nous relance, même si la route est parfois high-level avec des potholes surprises. Au loin, des centrales à charbon. Nous approchons de Jo'Burg et le paysage s'ammochit drôlement. Un petit tour sur la rocade, un appel à l'orientation optimale de Dich, un plein d'essence, et bing le 4-4 est de retour à son envoyeur aux alentours de 15h30.
L'état des lieux se déroule sans problème, on nous annonce que quelqu'un va nous conduire à l'auberge de Joburg où nous passons la nuit. (oui on est des esthètes maintenant, on dit Jo'Burg et pas Johannesburg, voilà voilà, c'est comme ça). Et là, qui qui donc qui arrive ?
Jon !! Le manager ou pseudo-manager qui nous avait expliqué pendant 2h au match aller le bon fonctionnement du 4-4 !!! Plein de choses à dire sur Jon :
- incapable de faire marcher son GPS ;
- apitoyeur de son sort, "ouiiiiiiiiiiiiii j'ai jamais de vacances tout çaaaaaaaaaaaa" ;
- stressé et pas du tout happy de nous conduire.
Bref.. Jon nous fait chier. Mais on ne dit rien, déjà parce qu'on sait pas le dire en anglais (raison valable), et bon surtout parce qu'il nous rend bien service à nous ammener à notre auberge.
.. Ce qui est finalement fait pour 17h15. Ouf. D'ailleurs, ouf ouf ouf, il fait nuit. Et on ne fait pas les malins, Jo'Burg oppresse 1500 fois plus que la campagne Mpumalangienne, vite vite on rentre dans l'auberge.
Les formalités de check-in sont rapidement effectuées. L'auberge est gigantesque, et on croise pour la première fois depuis le début du séjour des gens.... de notre age (et plus de celui de Bruninho). Ca fait plaisir !!! Le temps de poser les sacs, c'est l'heure de manger. Nous filons au centre commercial, tout proche, tout glauque. On rentre dedans par un parking sombre, en ayant pris soin (je vous jure, encore, que c'est vrai !!) de nous séparer à l'entrée du parking.
Bon il ne nous arrive rien. C'est logique en fait, nous sommes dans un "mall" à l'anglaise, rempli de boutiques de luxe (vêtements, bijoux, déco...). Bienvenue chez les riches !!!
Nous choisissons un petit resto sympa au serveur xxxl-motivé. Nous y buvons à l'occasion la meilleure bouteille de vin de notre séjour sud-africain. Retour à l'auberge, 20h. le bar est ouvert, nous allons y faire un tour.
Accoudés / debouts, un melting-pot mode Coupe du Monde : on y trouve du brésilien, de l'argentin, du mexicain, de l'américaine, de l'australien... et du français, penaud et surtout bien peu anglophone.
le processus de sociabilisation commence. Nous sympathisons avec les mexicains, tout simples mais hyper drôles. Biton pseudo-sociabilise avec une espagnole high-level, bon là c'est juste une private joke car la demoiselle (dame ?) est indescriptible, mais nul doute que les grochons et alter-grichon voient de qui je parle !!
Revenons à notre microcosme. Deux américaines, seules dans un monde de brutes, sont courtisées par tous ces hormonaux supporters. Nous admirons la technique de l'argentin : je fonce dans le tas et en 5' je vous donne une leçon. Voici :
La soirée bat son plein, et passée cet intermède labial, les chants reprennent leurs droits. C'est grosse ambiance à Jo'Burg, dire que le matin on se réveillait seuls dans un camping paumé du Swaziland !!!! En tout cas, ça chante, ça saute... ça supporte !! Vamos !!
Petit à petit, les gens s'éteignent. Biton, toujours valeureux, tente un dernier coup du samourai, malheureusement sans succès. De peu :
Et sur ce regard qui en dit long, nous allons nous coucher. Le mode "Coupe du Monde" est enclenché !!